

Il y a quarante ans : un petit pas pour l'homme...
Aujourd'hui 20 juillet 2009, le monde fête le quarantième anniversaire du premier alunissage effectué par la mission Apollo XI. Un défi technologique doublé de la plus vieille lubie de l'humanité s'est réalisé, sous des contraintes de temps et de concurrence comme il n'y en eut jamais jusqu'alors.
Lancé à la suite des programmes Mercury et Gemini qui lui servirent de répétition et de préparation, le programme Apollo eut des débuts tragiques : le 27 janvier 1967, lors d'une répétition d'un compte à rebours, une étincelle jaillit sous la couchette du commandant, au centre de la capsule, enflammant instantanément l'atmosphère d'oxygène pur. Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee périrent avant même que le premier vaisseau Apollo n'ait quitté le sol. La mission fut tout de même baptisée Apollo I à titre posthume.
Trente-et-un mois plus tard, après les cinq vols inhabités de qualification de la fusée Saturn V — un monstre de 110 m de haut pesant 2800 tonnes au décollage, la plus grosse fusée jamais construite — puis les missions Apollo VII (capsule Apollo seule en orbite terrestre), Apollo VIII (capsule Apollo seule en orbite lunaire), Apollo IX (capsule Apollo et module lunaire en orbite terrestre) et Apollo X (capsule Apollo et module lunaire en orbite lunaire), Neil Armstrong, Edwin « Buzz » Aldrin et Michael Collins réalisaient enfin le défi lancé par le président Kennedy : poser un homme sur la lune et le ramener sain et sauf sur terre.
Aller sur la Lune à l'époque relevait plus de l'aventure de pilote d'essai que d'un voyage parfaitement sécurisé. Imaginez trois hommes condamnés à passer presque deux semaines dans un espace confiné à peine plus grand qu'une cabine téléphonique. La coque de la capsule était constituée de deux plaques d'acier entourant un isolant en nid d'abeille. Pour le LEM (module lunaire), c'était encore pire : par endroits, la coque n'était pas plus épaisse que deux feuilles d'aluminium, ceci pour des contraintes de poids. Le LEM devait être aussi léger que possible, d'où l'absence notable de sièges et une allure d'araignée qui contrastait fort avec le cône régulier de la capsule Apollo.
Cerise sur le gâteau : l'ordinateur de bord, chargé de contrôler toute la machine, les allumages et les extinctions moteur, le système de pressurisation, et, pour le LEM, de contrôler en plus toute la descente jusqu'au sol lunaire, embarquait une mémoire de... 35 ko !!! Autant dire qu'il était nécessaire de le rebooter assez régulièrement, et ce bien avant que Windows existât ! L'ordinateur avait d'ailleurs planté en pleine descente vers le sol sélénite, contraignant Neil Armstrong à poser sa machine de 15 tonnes et de 8 mètres de haut en manuel. Il y parvint en laissant seulement 16 secondes de carburant au fond des réservoirs.
Ce premier alunissage mit également un terme à la course à la Lune engagée avec les Soviétiques, complètement déboussolés après le décès de leur génie des fusées, Korolev. Il faut quand même préciser que la fusée R7 et le vaisseau spatial Soyouz, inventés par Korolev, sont encore utilisés aujourd'hui pour lancer les équipages vers l'ISS, la station spatiale internationale.
Depuis quatre ans, la NASA s'est relancée dans l'aventure lunaire avec le programme Constellation. Il reprend les principes d'Apollo, avec une technologie d'avant-garde et de plus grandes proportions. Ce programme doit succéder à la navette spatiale qui sera retirée du service en 2010. Le premier vol habité de la fusée Ares I emportant la capsule Orion est prévu pour 2014.
C'est un secret de polichinelle, chut :P