Oui, cette discussion est des plus intéressantes.
Je m'immisce un peu de dedans, car je pense avoir encore une autre vision.
Avant de repasser sur Mac, j'aimais fouiner mon nez partout dans les logiciels, un peu geek, mais pas trop quand même. Ce qui m'a décidé de revenir c'était le raz-le-bol de toujours devoir arranger quelque chose qui ne marche pas. Aujourd'hui, avec l'iPhone (et l'iPad, mais je n'en possède pas), cette vision surpasse de loin Mac OS X dont l'argument principale était sa simplicité légendaire, qui reste la base d'iOS, certes, mais à son extrême simplicité.
Le problème de la carte bleu pour "acheter" une application gratuite suit cette logique: la simplicité. Apple n'est pas bête, elle sait que si on télécharge du contenu gratuit, on va sans doute finir par vouloir acheter du contenu payant. Par souci de convenance, elle demande d'avance la carte. C'est une stratégie commerciale redoutable, mais c'est comme l'installation des logiciels. Après, je comprends que ça déplaise à certains, mais de la bouche de Steve Jobs lui-même, il est le premier à détester les entreprises qui distribuent des données aux autres à leur insu. Je crois que les coordonnées bancaires chez Apple sont en sécurité. En tout cas, je me sens plus en sécurité chez Apple que eBay, qui détient PayPal tout de même.
Bref, c'est la simplicité qui prime, et sur ce, le débat a déjà eu lieu à la sortie de l'App Store sur iPhone il y a quelques années en arrière. L'industrie nous propose un choix: Apple, un système fermé, supracontrôlé, mais d'une simplicité déroutante qui marche et où on installe et utilise des apps d'une touche et sans pub; ou bien tout le reste (plus ou moins), qui se disent ouverts, nous laissent le choix, mais nous matraques de pubs ciblées, scanne nos e-mails (suivez mon regard), ou propose une multitude d'alternatives qui ne font que compliquer les choses et dont, au final, l'utilisation de nos donnée reste des plus obscures ?
Ce n’est rien d'autre que ça.
Je suis retombé sur un article récemment, qui disait qu'au niveau de la simplicité de gestion des logiciels, Windows était bien plus en avance que Mac OS X. La première fois, j'en ai ri. Je veux dire, qu'est-ce qui pourrait être plus facile que de glisser déposer une application pour l'installer et glisser dans la corbeille pour désinstaller ? Mais en fouinant, j'ai constaté qu'ils avaient raison. Si on ne connait et ne comprend pas le concept des images disques, c'est rude. Pourquoi un double-clique sur le dmg (c'est quoi un dmg ?) n'installe pas le logiciel ? Combien de fois les utilisateurs lancent l'application directement du DMG en pensant que c'est installé ? Pourquoi faut-il éjecter et éjecter quoi au juste ? Une application finalement correctement installée n'apparaît pas dans le Dock; comment la trouver ? Il faut aller dans Finder > Application et lancer l'app. Seulement, une fois quittée, elle disparait du dock. Si tu ne sais pas qu'il faut la glisser dedans, tu es à nouveau perdu. Sur tous ces points, les installateurs Windows sont depuis longtemps bien plus efficaces. Le seul problème, c'est qu'un DLL corrompu ou manquant, et c'est le drame: impossible de poursuivre ou impossible d'effacer les fichiers temporaires, impossibles de réinstaller, impossible de désinstaller parfois, bref, ça marche presque toujours, et même si les installateurs étaient tout différents (un vrai bordel), sur le principe et le fonctionnement, c'était pareil.
Avec son Mac App Store, Apple tort le cou à cet article en délivrant: la plateforme et un clic pour télécharger, installer et placer dans le Doc. Il ne manque plus que le déplacement de l'icône du dock dans la corbeille pour désinstaller tout aussi vite et ça serait parfait.
Voilà ce qu'est le Mac App Store à mes yeux avant tout: le summum de la simplicité, dépassant du même coups tous ses rivaux. Cela ne m'étonne pas que ça fonctionne, il n'y a plus rien à faire ni à comprendre pour avoir accès à tout. Le prix ? Faire confiance à Apple et accepter les conditions d'utilisations.
Pour ma part, je ne l'utiliserai que très, très rarement. Contrairement à l'iPhone, qui me sert un peu de poubelle pour essayer tout et n'importe quoi, je ne souhaite pas installer des dizaines de logiciels déchets (sans vouloir offenser quelconque développeur, je veux dire par rapport à la manière dont il est facile de se procurer pleins de logiciels sans même lire la description), qui suit assez fidèlement notre ère du "tout jetable" (BIC, rasoirs, etc.). Essayer une app Mac pour la jeter deux secondes après, ce n'est pas pour moi sur Mac. Sur Mac, je réfléchis attentivement avant toute acquisition, même gratuite. Tant que les logiciels existeront hors du Mac App Store, ça m'est égal. Par contre, le jour où il n'y aurait plus d'alternative... là, j'ignore ce que je ferrai. Mais, je pense que la pression serait trop grande pour imposer une telle mesure.
Pour conclure, concernant le choix... à mon avis, le choix se fait un niveau plus haut. Soit on choisit Apple, et après il faut accepter, soit on ne choisit pas Apple. Si on n'est pas d'accord de donner sa carte pour un logiciel gratuit, alors on n'est pas d'accord avec les conditions du Mac App Store, et donc les conditions d'iTunes et donc d'Apple. Cela reste une entreprise, et il y a 14 ans, c'était une entreprise sans doute encore plus féroce, à la différence qu'elle n'avait pas les mêmes marges de manoeuvre qu'aujourd'hui, où elle peut imposer ses choix et se sont les autres qui suivent.
Après, on a encore des choix. Je n’ai jamais activé Genius dans iTunes et Apple ne m’embête plus à ce propos. Pour éviter la pub ciblée, je ne suis pas connecté en permanence sur l’App Store, comme ça, il ne peut pas «traquer» mes passages, etc. On peut toujours se servir ailleurs ou acheter les logiciels en boite. On peut se déconnecter du net (AirPort OFF) et utiliser son Mac comme station fixe et inviolable, etc. Le choix est là, mais sommes-nous prêts à renoncer à la simplicité en échange de plus de liberté ? Apple en a fait un argument de taille, la simplicité de vie rime souvent avec le bien-être.
Mac App Store
Forum libre, ici on parle de la pluie et du beau temps.
Eh ben, si après tout ça on si retrouve.....
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Voici Nordlaser une analyse des plus pertinente, nettoyée de mon affection pour la philosophie et les réflexions d'ordre plus générales, tu as su exprimer ce que je n'ai pas réussi à faire.
Je crois que SushiLova n'a pas compris ma pensée, sans doute trop confuse, et bien plus proche de celle de Tétio que vous ne pouvez le penser. Je ne vous ai pas vu comme "anti technologie", mais plutôt comme limite parano , sans méchanceté, et avec beaucoup d'humour et de tendresse, car ceux qui me connaissent, connaissent aussi la mienne de parano (pas un cookie chez moi !) . Je pense que vu le nombre d'ordinateurs en France ou dans le monde entier connectés sur le net ou a ce nouveau "store" , que Apple se fiche éperdument de ce qui se trouve sur nos disques durs, le mien, celui de Tétio ou de qui que se soit. Comme l'exprime NordLaser, ce n'est que la suite de l'évolution technique vers la simplicité d'utilisation. Avec de nombreux bugs encore, car chez moi les applications installées, achetées, Apple ou autre, ne sont pas toutes reconnues comme installées. Je ne pense pas avoir repoussé au loin la réalité en refusant de la voir et en laissant ses dérives pour les générations suivantes, ce n'est pas mon genre, désolé, sinon je n'aurais pas pris la peine de participer à cette discussion. Et je ne vois pas en quoi le plaisir de voir se réaliser, ce qui hier était de la science-fiction, pourrait être péjoratif, le rêve a toujours été le moteur de l'humanité. Je ne vois pas dans le désir de réaliser des rêves et de les "offrir" à tout un chacun serait l'agissement de quelques personnes malsaines pour quelques objectifs malicieux. Je crois que personne n'oblige personne à utiliser les produits Apple, ou certaines technologies. Là c'est un faux procès. Je vis dans un monde bien réel, avec des préoccupations bien réelles souvent même triviales, et très loin du monde imaginaire que tu sembles m'attribuer SushiLova, mais je garde sans doute plus d'espoir sur l'humanité et la société que toi. Je ne me permettrais jamais de juger l'un des membres, surtout sans le connaitre, et je crois que ceux qui me connaissent sur ce forum, dans la vraie vie je veux dire, peuvent en témoigner, il y a longtemps que j'ai quitté le monde de l'île aux enfants. Etre un homme, c'est savoir s'éloigner des frustrations mesquines et souvent dérisoires de nos vies et de notre quotidien, c'est prendre du recul pour avoir une vision plus générale des choses, et enfin voir l'essentiel, pour ne pas se perdre dans les futilités qui pourrissent nos vies. Il y a certainement plus à craindre des limitations politiques des navigateurs, en Chine ou ailleurs et même chez nous, de cette manipulation-là présente depuis plus longtemps et bien plus sournoise, que d'une forme de commerce qui existe déjà dans bien d'autres domaines que l'informatique. Qui n'a jamais voulu avoir Le T-shirt à la mode ou LA paire de basquette du moment que des publicitaires aguerris auront sut nous vendre sournoisement sans que nous nous en rendions compte. Aujourd'hui je suis heureux de lire des commentaires construits et des rédactions passionnées, j'aime la communauté de LM lorsqu'elle présente ce côté là, savoir débattre, pour la majorité d'entre vous, sans rendre les chose personnelle, sans attaque personnelle, mais comme des gens sensés exposant avec intelligence et courtoisie leurs idées, tout en respectant celles des autres. Ça me réjouit et j'assume la naïveté de le dire. |
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Piuffff ... beaucoup à lire ... si on ne passe pas régulièrement !
Je voulais juste rajouter que je suis d'accord ... avec tout le monde ! Ben oui, chacun a dit des choses plutôt vraies .... tout en s'exprimant clairement ! A mon tour je vais essayer ... Bien sûr, il faut du réalisme et avoir conscience du monde dans lequel nous vivons. Bien sûr, il faut aussi conserver un peu d'idéalisme, et savoir "râler" dans l'espoir d'améliorer ce monde. Le Macintosh a survécu par sa singularité, et grâce à ceux qui voulaient conserver une différence. A voir les produits Apple devenir des produits de consommation de masse, je comprends ceux qui redoutent que le Macintosh y perde son âme. Notre plus grand pouvoir, en tant que consommateur, est celui de ne pas consommer. Après, effectivement, chacun place le "on/off" où bon lui semble ... Je n'utilise jamais de téléphone portable. Je n'ai, moi non plus, toujours pas compris l'intérêt de l'iPad (ni même celui du téléphone portable, d'ailleurs ... ). Je déplore, pour ma part, l'utilisation faite de la carte vitale que je trouve très déresponsabilisante, et si elle contient des informations, elle peut aussi contenir des erreurs ; je préfère mille fois que les erreurs qui me touchent soient de mon fait, sous mon contrôle et de ma responsabilité ... (et même si elles risquent d'être plus fréquentes ... ) Chacun place le "on/off" où il veut ... ça reste notre pouvoir. Conscience et choix. Et si l'uniformisme tend à réduire notre choix, continuons à consommer "différent" afin que le marché ne cesse d'exister. Donc, oui, que vive le Mac .... mais je laisse l'iPhone (et les trucStores) aux utilisateurs de PC ! Bises ou chaleureuse-mais-virile-poignée-de-mains à tous ! (au choix ! ...) iMac Intel 21,5 Core i5 (2,5 GHz) _ 10.10.5
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Bonne synthèse Celo, un peu raccourcie à mon goût mais pleine de vérité
J'avoue ne pas masquer mon plaisir à participer à ce débat même si nos argumentations, démonstrations prennent une tournure d'anti-thèse, de thèse et de synthèse…J'adore ça Je pense que bons nombres d'arguments avancés par les uns et les autres ont tous une valeur indéniable. Mais avoir un éclairage du phénomène de dématérialisation avenir sans se soucier de ses conséquences et de ses dérives possibles serait une grave erreur à mon sens. Bien sûr Nord' que le fait d'aller à grand pas vers la simplicité est un atout important, je suis aussi d'accord avec l'idée dominante et sans être réductrice de Calou qui nous rappelle qu'on peut toujours éteindre le bouton. La technologie pour la technologie sans savoir vraiment pourquoi de Skyisthelimit est aussi d'une grande perspicacité. Mais doit-on ne regarder qu'un seul aspect de cette montée en puissance de ce que j'estime être comme une perte de contrôle ? Je ne veux pas paraître parano (quoique), mais rien ne m'empêchera de garder une certaine méfiance vis à vis de ces "intrusions" cachées sous une belle robe de modernité, de facilité et de technologie pour tous. Prenons une métaphore : C'est le bouquin qu'on vient me vendre en porte à porte qui correspond à la politique et la mise en place du MAS et autre Génius. Bien sûr, J'aime lire, mais je me sens "forcé" dans mon achat livresque. Alors que j'aime flâner dans les rayons d'une librairie, toucher et lire trois lignes d'un bouquin pour le reposer et en choisir un autre. Je me sens libre de mon choix d'achat et souvent, je repars avec deux bouquins et un grand sourire aux lèvres content que je suis de mes nouvelles acquisitions. Voilà comment j'aime (moi et tant d'autres) aller chercher sur la toile le soft qui me fera plaisir, pas celui qu'on est venu me vendre à ma porte. C'est le cheminement de la démarche qui me gêne énormément, je me sens "violé" dans mon disque dur. Et qui plus est, où s'arrêtera la collecte des informations glanées ici et là par les MAS et autres "dématérialisants" du même acabit ?? Ne faisons pas les autruches, nous savons tous que ces choses là existent déjà. Seulement c'est de moins en moins discret même si c'est caché par la création markéting d'une demande afin de justifier une offre. Sommes-nous certains de vouloir de cette transversalité de cette offre ? Moi non. |
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Dernière édition par Calou le Ven Jan 21, 2011 13:39, édité 4 fois.
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L'émergence et la prolifération de ces "ego-médias" (qui ne s'adressent plus indifféremment à tous mais à chacun de manière personnalisée) semblent manifestement poser la question de la liberté.
Mais il est difficile de réfléchir sur la liberté laissée par ces ego média (à la proue desquels figure maintenant l'app store) sans avoir bien cerné le concept de liberté. Lorsqu'il s'agit d'agir chacun est poussé par des motifs qui pèsent sur sa conscience; acheter ou ne pas acheter? Quoi acheter? Si les motifs qui tendent vers l'achat pèsent plus lourd que ceux qui pèsent vers la restriction, alors nous achèterons. Comme c'est Tetio qui a soulevé cette question, je vais reprendre l'exemple de la librairie. - Dans une librairie classique, où les livres se présentent à moi non pas de façon personnalisée mais de façon indifférenciée, je vais pouvoir flâner dans la librairie, regarder les livres, les feuilleter, bref, me demander s'ils me plaisent et ce faisant faire peser certains motifs sur ma conscience, ce qui revient in fine à la question (quoique souvent non posée): "l'envie d'acheter ce livre est-t-elle plus forte que les motifs (raisons) de ne pas l'acheter?". Dans une librairie classique on peut s'amuser à flâner ainsi car comme l'ordre de présentation des produits n'est pas personnalisé, aucun ne va représenter directement un motif assez lourd pour motiver l'achat (et donc pour interrompre la flânerie). - Dans une librairie où au contraire l'ordre de présentation des produits serait personnalisée (comme le MAS), se présentent directement à moi les produits qui sont supposés représenter les motifs les plus lourds, c'est à dire représenter le motif d'achat le plus fort. Le jeu de la flânerie est d'emblée compromis. Dans une librairie classique vous pouvez faire peser indifféremment tel ou tel livre; in fine vous achèterez si vous tombez sur un livre qui représente pour vous un motif déterminant d'achat. Dans le MAS, vous avez directement (en tête de rayon pour ainsi dire) des livres qui seront sûrement déterminants. De là, il serait facile d'en conclure que la librairie préserve notre liberté d'achat (puisqu'elle ne me proposait rien indifféremment, c'est moi qui ai fouillé et choisi). Mais vous n'avez eu la liberté que de fouiner. Une fois rencontré un livre représentant un motif déterminant d'achat, vous n'êtes pas plus libre dans un cas que dans l'autre; le jeu des motifs s'exercera de la même manière sur votre conscience. Quelle est donc la différence en terme de liberté, entre les deux modèles? La librairie traditionnelle vous a conduit à chercher et à trouver vous même le livre déterminant, et par là vous donne l'illusion que (une fois trouvé) vous êtes libres de l'achat. Le MAS simplifie les choses; plus besoin de chercher, c'est trouvé. Dans un cas comme dans l'autre vous n'êtes pas plus libres (il s'agit du même produit, des mêmes motifs); peut-être le MAS vous retire-t-il l'illusion d'avoir été libres. |
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Je me permettrais même d'ajouter à cette très intéressante démonstration, que dans les deux cas la présélection a déjà été réalisé par autrui, soit par un petit libraire à l'esprit ouvert (en voie d'extinction malheureusement) soit par les services marketings de grandes enseignes ou des maisons d'édition, soit par les services d'Apple...
Dernière édition par Calou le Ven Jan 21, 2011 13:46, édité 1 fois.
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A la différence essentielle à mes yeux, c'est que cette illusion d'avoir été libre de mes motifs d'achats est mienne et non pas influencée pas un service markéting.
Lorsqu'on reprend l'objectivité de la proposition de "petit libraire", elle n'en est pas moins réelle. Alors que la proposition d'un MAS (j'ai bien entendu l'aspect pratique de la chose Calou), elle n'est que subjective et virtuelle. D'un côté on nous montre un angle ouvert et qui va en s'élargissant presque qu'à l'infini (le petit libraire), de l'autre côté (MAS) on subit un angle fermé qui va en se refermant jusqu'à l'acte d'achat (la tête de gondole). C'est de cette perte de liberté là qui me fait tirer les sonnettes d'alarmes. L'être humain est ainsi fait qu'il va immanquablement choisir ce qui lui sera le plus en adéquation avec son attente et là, évidemment, ça nous renvois à notre propre faiblesse qu'affectionne tout particulièrement les services markéting, la facilité (souvent proposée à crédit). |
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Je ne suis pas certain que le petit libraire ait la possibilité d'ouvrir à l'infini son choix proposé, plus que tout autre il a des obligations de rentabilité qui ne lui permette plus cette diversité. La dernière liberté que nous avons est d'être à l'écoute de ce qui existe, en incluant les diffusions marginales qui permettent, elles, les éditions rares et "non commercialement viables". Aujourd'hui les petites maisons d'édition ne vivent que grâce aux lecteurs qui acceptent de payer le juste prix des livres qu'elles produisent, mais la pression est de plus en plus forte, et les choix ne deviennent souvent qu'une illusion. Peut être que le Mac App Store offre au contraire la possibilité à certains développeurs de présenter leur création, alors que nulle part ailleurs celle-ci ne pourrait trouver sa place, à cause de la futilité du produit ou de la multitude de produit similaire. Là peut être se trouve cet infini espéré que la dématérialisation permet et qu'une boutique physique ne pourra jamais offrir. Mais trop de choix, ne tue-t-il pas le choix...
Je ne pense pas, ou en tout cas c'est avoir une piètre estime de nos contemporains, que de croire que tous cèdent à la pensée préfabriquée, ou aux sirènes de la facilité peut être que les exemples qui sont autour de moi font exception, mais je ne crois pas, il reste encore beaucoup de monde qui dirigent leur vie et qui avec beaucoup d'intelligence utilise les outils technologiques pour "optimiser" leurs achats, ou justement élargir leur horizon et bénéficier enfin de produits, matériels, livres, cd ou autres qu'ils leur auraient été impossible de trouver dans leur réseau traditionnel local. J'en reviendrais donc à mon revolver et à sa nature propre, celle que l'on veut bien lui donner. Ce nouvel Apple Store n'est rien d'autre qu'un autre choix possible, et je dois avouer que s'il cible nos désirs, mes désirs doivent être très confus pour lui, ou très vaste, car moi même je ne m'y retrouve pas dans la somme de beaux icônes qu'il me propose ! Je rêve d'un lieu où je pourrais trouver tous les films qui ne sont pas ou plus dans le commerce, tous les livres, tous les cds, un lieu que je pourrais consulter de chez moi, de jour comme de nuit, sans limite aucune, et qui en un clic et de manière légale pourrait, gratuitement ou contre une juste rétribution, permettre enfin une réelle démocratisation de ce que l'on ose encore à peine nommer "culture". La notre est celle des autres, des peuples de notre petite planète. Un doux rêve qui s'il existait ferait frémir tout le monde sur les choix proposés et les orientations choisies... Rien n'est simple, même dans les plus beaux rêves... |
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iMac Intel 21,5 Core i5 (2,5 GHz) _ 10.10.5
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Je te rejoins Celo, ce problème (ce revolver ) est une question d'usage: l'internaute n'est pas nécessairement nu et stupide.
Pas nécessairement nu car si l'on veut s'affranchir des intrusions dans notre vie privée, nombre de techniques existent: - ne pas se connecter pour fouiner sur l'app store - utiliser un moteur de recherche respectueux de la vie privée (= http://duckduckgo.com/ ) - utiliser un VPN - activer le mode furtif de son mac - contrôler tout ce qui passe par son mac avec littlesnitch (d'ailleurs Apple envoie souvent des requêtes pour échanger des données avec le mac, mais je ne sais pas quoi). - et j'en oublie sûrement... Pas nécessairement stupide car comme tu l'as si bien dit l'esprit critique est une solution tout à fait heureuse au problème de l'intoxication: avec le web il est tout aussi nécessaire de savoir trier l'information que de confronter les sources. Ces petits libraires que nous cherchions, LM n'en est-il pas un bel exemple (surtout avec la nouvelle ligne éditoriale?). |
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Bonjour BenCello, mes hommages aux dames, et salut aux autres.
J'entends parfaitement tes opinions. Je voudrais juste y ajouter quelques nuances, brièvement (parce que décidément, développer c'est pas mon truc ...). Je suis d'accord avec toi sur ce qui concerne la "simplification" et fait partie de ceux qui aiment bien (essayer) de comprendre un tout petit peu ce qu'ils font. Mais a-t-on encore le choix ? Il y a quinze ans (ou 20 ?), lorsque ma voiture ne démarrait pas, je nettoyais un coup les bougies, et ça repartait ... Aujourd'hui, lorsque j'ouvre le capot, je ne peux que me contenter de regarder (bêtement), et, éventuellement, remettre du liquide lave-glace (et encore). Tout a désormais atteint un niveau de spécialisation hors de portée pour la plupart d'entre nous, et les applications "simplifiantes" deviennent un mal presque indispensable. Alors j'en reviens à ma dernière conclusion, le plus important dans une société, la seule force qui peut permettre le maintient de la liberté, c'est l'éducation. Et je te rejoins à nouveau : plus nous seront savants, plus nous seront libres. Ensuite, je comprends mais n'adhère pas à cette défiance envers les publicités personnalisées car je persiste à dire qu'on a le choix de ne pas mettre le doigt dans l'engrenage, de ne pas en tenir compte, de fermer les fenêtres pop-up .... Et là, je rejoins Calou. Les moyens technologiques ne sont et ne doivent rester que des moyens, des outils : ils sont là pour nous servir et non nous asservir, et tout dépend de l'usage qu'on en fait. Sachons, comme avec le libraire, garder l'humain au centre de nos interactions. D'ailleurs, les propositions personnalisés de FNAC.com, GOOGLE et autres publicitaires électroniques ne correspondent jamais à mes besoins du moment ... Il est bien rare que j'achète deux fois la même chose (et je ne supporterai jamais qu'une machine choisisse pour moi .... ). Par exemple, j'ai dû changer récemment de machine à laver ... voilà 15 jours que toutes les publicités des mes pages web m'affichent des lave-linge ... au cas où il m'en faudrait un deuxième .... (sont quand même cons, ces machines ...). Une absurdité qui n'arriverait pas avec un vendeur de Darty (quelque soit l'estime qu'on puisse leur porter, hop un peu de pub à tout le monde ...). Et, à moins de savoir précisément ce que je veux, d'avoir déjà fait mon choix, je n'achète jamais de livre sur internet. Amicalement, ou Logicielmaquement ... (c'est un peu pareil ... non ?) iMac Intel 21,5 Core i5 (2,5 GHz) _ 10.10.5
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